Et si la pérennisation des entreprises passait par un partenariat grand groupe – start-up ? C’est ce que propose le modèle « Corp-up », contraction de « corporation » et « start-up ». Dans un contexte ou des start-ups créées dans des garages au milieu des années 1990 et début des années 2000 (Amazon, Tesla, Facebook, Airbnb…), sont devenues des géants mondiaux, déstabilisant sur leur passage des industries entières. Dans le même registre, les experts prédisent que plus de la moitié des entreprises qui existent aujourd’hui auront disparu d’ici dix à quinze ans, à moins d’opérer une mue structurelle… Le point sur le sujet avec Nicolas Bianciotto.
Levée de fonds ou Corp-up ?
Commençons par souligner que, globalement, les start-ups françaises n’ont pas beaucoup de difficultés à lever des fonds. En 2019, elles ont réussi à lever 4,5 milliards d’euros, 40% de plus qu’en 2018. Le problème ne se situe donc pas là. Là où le bât blesse, c’est la question de la « survie ». Autrement dit, combien de start-ups qui ont levé des fonds vont réussir à passer le fameux cap des deux ans, et installer durablement leur activité ? C’est là où intervient le concept hybride de Corp-up, qui promet d’être une alternative à la levée de fonds. Une alternative pour passer d’une start-up à une scale-up.
Start-up : les raisons de l’échec
Un petit retour en arrière s’impose. Si des start-ups comme Airbnb, Alan ou encore Leboncoin ont réussi à bouleversé des secteurs entiers en moins de 10 ans, elles ne représentent cependant que la pointe de l’iceberg. La réalité est que 90% des start-up échouent à installer leur activité, même celle qui ont réussi à convaincre des investisseurs et à se bâtir une bonne réputation. Un exemple ? La start-up Gobee, qui a introduit le concept de vélos en libre-service. Alors qu’elle avait levé la somme de 9 millions d’euros en 2017, elle a été contrainte de cesser son activité en 2018, à cause du vandalisme et des vols de ses vélos. Cela ne fait qu’illustrer la relative instabilité qui entoure les jeunes start-up.
Généralement, l’échec d’une start-up, dont les raisons sont nombreuses, intervient durant la deuxième année d’activité. La cession d’activité touche des start-up qui ont réussi une première levée de fonds. Les raisons de l’échec sont donc à chercher du côté de l’incapacité de ces jeunes pousses à négocier les nouveaux enjeux qu’impliquent l’amorçage de leur activité. Dans les faits, elles passent, de manière brutale, du manque de ressources à une situation de trop plein financier, ce qui provoque un risque de surinvestissement, ou d’échec des investissements. D’où la question qui se pose aujourd’hui, au-delà de la levée de fonds, sur l’utilité d’une Corp-up.
Corp-up : un concept win – win ?
Le principal attrait du concept de Corp-up est le fait qu’il s’agit d’un modèle de collaboration qui combine l’agilité et la créativité d’une start-up, à la solidité et à l’ancrage d’un grand groupe. C’est une sorte de mariage de raison, qui permet aux uns et aux autres d’en tirer des bénéfices complémentaires. En effet, les grands groupes sont aujourd’hui nombreux à vouloir incuber, afin de s’inspirer des pratiques des start-up, améliorant ainsi leur innovation et leur développement. De leur côté, les start-up peuvent tirer profit de la solidité financière des grands groupes, ainsi que de leur force de frappe globale, des facteurs qui favorisent l’expansion de leur activité.